[Titre bidon.]
Bien. Commençons.
J'avais promis (non, en fait) de vous faire partager les élucabrations dérangées issues de mon cerveau. Il y a beaucoup de choses à dire, des commentaires et des excuses, des clins d'oeil dans ces textes, mais vu que j'ai la flemme de les mettre, il faudra imaginer.
J'espère que vous allez vous marrer.
Episode 1 : Le Jour / Samedi 25 Janvier
Nous avions cours un samedi matin. Enfin, DS un samedi matin, devrai-je dire. C'était déjà la plaie de devoir se lever tous les autres jours de la semaine, et il fallait en plus qu'on y aille un samedi pour trois heures et demi de mathématiques. Inhumain. Je vous dis que c'est inhumain.
A la fin du temps règlementaire, nous nous sommes retrouvés dehors, à nous plaindre consciencieusement de la dureté de la vie et de la dernière question de l'exercice 4. Vers midi, la grande question s'est posée : où allons-nous manger ? La réponse vint naturellement sous la forme d'un : "On va chez (nom d'une célèbre chaîne de fast-food) je veux un sunday chocolat sans arachide". Le Groupe (TM) se mit en marche.
Pour la suite de l'histoire et surtout votre compréhension, je me dois de présenter brièvement le Groupe :
1) Estrella (prononcer Estrellia / oui, je sais ce que vous vous dites) : nous nous sommes rencontrées cette année. C'est une folle qui adore mettre des vêtements colorés (qui parfois jurent affreusement les uns avec les autres. Moi, je l'appelle Arlequine), qui adore la couleur en général mais passe le plus clair de son temps à déprimer pour des raisons orignales et sans cesse renouvelées. Elle a un caractère assez facile, et elle écoute bien sagement en classe (ah ah ah). Attention, j'ai pas dit que c'était une intello.
2) Flore : passe son temps plongé dans des bouquins plus captivants les uns que les autres. Elle est d'ailleurs cilente privilégiée de la plupart des librairies du centre ville / me sert de bibliothèque et critique littéraire. Au niveau physique, on ne peut pas dire qu'elle soit particulièrement remarquable, mais pas qu'elle soit moche non plus. Elle a un caractère bien trempé, et nous nous battons souvent. Mais je l'adore. Faut pas lui dire, par contre.
3) Julienne : vous n'entendrez jamais personne l'appeler comme ça (à part les profs, et encore). Pour une raison qui m'échappe (c'est surtout que je ne m'en rappelle plus) tout le monde la connaît sous le nom de Malicia. Ce qui a un rapport direct avec son caractère, mais aucun avec le personnage d'un certain comics auquel vous pensez tous. S'est récemment teint les cheveux en rouge. Doit être lié à la case en moins de son cerveau.
4) Alex : de son vrai nom Françoise-Marie-Alexandrinne Constance Elisabeth Charlotte Versoud de Langlois, il est beaucoup plus simple que vous ne reteniez qu'Alex. Est, comme son nom l'indique, de la noblesse. Ce qui ne l'empêche pas de manger n'importe comment ses sandwiches au poulet. Néanmoins elle garde de son éducation une certaine retenue (qui, quand elle lâche, est prémice à moult catastophes potentielles) et peut être extrêmement maniérée quand elle le veut.
5) Moi. M'appelle Célia, c'est tout ce que vous avez besoin de savoir pour le moment.
Reprennons :
Assise à table (enfin, si on peut appeler ça une table) je suggérai que nous abandonnions l'idée du casting.
- Ah tu as peur ! s'exclama Estrella.
- Pas du tout, mais je préférerai aller au cinéma.
- Quelque chose me dit que c'est un gros mensonge...argua Alex.
- Mais non ! Foutez-moi la paix je vous dis juste que je veux aller au cinéma !
Elles se mirent à scander "trouillarde" et j'abandonnai.
- On parie que j'y vais à vorte casting pourri ?
- J'attends de voir ça avec impatience, ironisa Flore.
- Oh, toi, tu vas même pas le faire, alors ferme-la.
Nous finîmes nos sunday, et partîmes. Je dois avouer qu'on s'est paumées en cherchant l'adresse (moi, je suis innocente, j'habite dans cette ville depuis seulement neuf ans). Je me pris à espérer que nous n'allions pas trouver. Manque de bol, un pinpin indiqua la direction à suivre à Malicia et nous nous retrouvâmes dans un appartement pourri, au troisième étage d'un immeuble pourri, assises sur des chaises pourries dans une salle d'attente pourri. Mais il faisait beau. Froid, mais beau.
Une brave femme, la trentaine jeune, nous donna des fiches à remplir avec nom, prénom, adresse et tout le train-train habituel. J'avais pas envie de remplir la mienne, alors je l'ai donnée à Flore, qui s'est fait une joie de le faire. J'ai vaguement observé les autres personnes. Le spectacle était tellement terrifiant que je n'ose le décire. De plus, j'étais tellement stressée que je me demande pourquoi je ne me suis pas carapatée pendant qu'il était temps. Nous avons attendu deux bonnes heures dans cette salle d'attente pourrie, assises sur nos sièges pourris. Comme je n'avais pas envie que les autres voient à quel point je flippais, j'ai pris le parti de la fille qui s'ennui à mourir et qui sort le tome 2 de la Légende des Dieux. A un moment, plongée dans le livre et la musique que diffusait aimablement mon lecteur mp3, je m'apperçus que Malicia avait disparu.
- Elle est partie où, l'autre timbrée ? m'enquis-je avec affabilité.
- Catsing, ma chère, répondit Estrella.
- Sérieux ?
- Elle s'est portée volontaire pour y aller en premier.
- Elle est vraiment timbrée, conclus-je.
Je rangeais mon livre et mon mp3, l'estomac noué. Il y avait deux solutions : passer pour une débile devant ces gens que je ne connaissais pas, ou perdre la face devant mes copines qui s'en souviendraient jusqu'à notre mort.
Ah p*****...je crois que je préfère encore passer pour une débile devant des gens que je ne connais pas.
Je vous épargne la suite. Estrella revint une petite dizaine de minutes plus tard. Dans son regard, on voyait qu'elle avait vraisemblablement passé les quinze minutes précédentes à se marrer comme une baleine. Une bonne grosse baleine. Malicia disparut derrière l'étrange porte. Elle revint peu après, et joignit son fou rire à celui de Estrella. Alex y alla, revint, se marra. Elle cessèrent toutes les trois de rire et de se raconter leur experience pour me regarder avec un sourire narquois passer la porte. Je les hais, je les hais, je les hais.
La pièce dans laquelle me fit pénétré notre hôtesse d'accueil était plutôt sombre, et totalement vide à l'exception d'une table et de trois chaises. Les grandes fenêtres étaient obsturées par des volets ajourés, ne laissant passer qu'une faible lumière, éclairant le parquet sombre et abîmé et les murs blancs ternis. J'avançai. Je me demande encore comment j'ai fait, mais je suis allée jusqu'à cette table et j'ai dit bonjour à ces gens. Deux hommes, une femme, en plus de l'hôtesse. Ils avaient l'air au moins aussi désespérés que moi après mon DS de maths du matin. Je trouvai ça amusant comme comparaison, et ça me fit rire. Vous vous êtes déjà tapé un fou rire sans raison devant des gens que vous ne connaissez pas ? D'experience, je peux vous dire que c'est la honte. Heureusement, je me repris très vite, et m'excusai auprès de ces braves gens:
- Je suis désolée...je ne sais pas pourquoi mais j'ai trouvé cette situation comique.
Aucune réaction.
Puis l'homme qui était au centre prit la parole. Il avait à tout casser quarante ans, les cheveux bruns, une légère barbe. Quand il me parla, il avait un abominable accent que j'étais bien en peine d'identifier, mais sans doute étranger (oui, j'aurai du flairer l'embrouille à ce moment là). Il avait également un sourire assez sympa.
- Les jeunes filles rient beaucoup, ici, dit-il. C'est agréable.
- Si vous voulez parler des filles qui sont passées avant moi, je m'excuse pour elles. L'une d'entre nous a eu l'idée de venir, et j'ai peur qu'elles vous aient fait perdre votre temps.
Quel genre d'amie étais-je, pour les balancer comme ça ? Réponse : le genre qu'on oblige à passer un casting pourri au lieu d'aller au cinéma voir un super film d'animation avec des ours et des marmottes qui parlent.
- C'était très amusant, me contredit mon interlocuteur. Mais elles ne jouent pas très bien la comédie.
- Moi non plus, vous savez.
- Essayez, je vous dirai si vous avez raison.
Je vous épargne le passage où on me fait lire des tas de phrases qui n'ont aucun liens les unes avec les autres, en essayant de faire passer des sentiments dans le ton. Je vous épargne aussi le passage où je dûs déclamer une tirade de "L'importance d'être Constant" d'Oscar Wilde. Elle est bien cette pièce. Je n'avais pas vraiment honte, parce que le gars du milieu me regardait toujours en souriant. Et puis, j'avais l'habitude. Dans ma salle de bain, je suis une star. Les "gens' n'ont fait aucune remarque, ils m'ont regardée, pris deux ou trois notes, et voilà.
- Vous vous en êtes bien sortie, m'assura le quarantenaire lorsque j'eus terminé.
Il consulta la fiche remplie par Flore et me demanda :
- Vous n'avez jamais pris de cours de théâtre ?
- Non.
Il se gratta la barbe un instant et continua :
- Est-ce que vous parlez anglais ?
- Euh...oui, assez bien, finis-je par répondre, un peu surprise.
Et c'était vrai. J'étais forte en anglais. 18,5 au dernier DS. Admirez l'artiste...
Il écrivit encore d'autres trucs sur sa feuille, me regarda, sourit, et me dit:
- Très bien, merci d'être venue.
C'est ça, c'est ça. Merci à vous de m'avoir pourri mon samedi après-midi, à la prochaine.
Quand je suis sortie, j'ai regardé bien hautement mes compagnes, et je leur ai sorti :
- Qui a dit que j'étais pas cap' de le faire ?
Silence intergalactique. Qu'est-ce que j'aime ça...
Merci pour ton commentaire (ça n'a pas rendu le Da vinci code mieux et moins previsible mais tans pis!)
En tous cas je meurs d'envie de lire l'episode 2 de tes aventures !
A bientôt ^^